mardi 31 juillet 2012

Comment tout a commencé...

Un dimanche comme un autre, assis l'un en face de l'autre.
 Nos nanas sont juste là, elles jouent et ne se préoccupent pas de notre discussion, Nous si, on les écoute et les observe, tout en parlant vacances. On se remémore nos voyages passés.
 On se rappelle que depuis plusieurs années déjà, on trouve que partir pour 2 ou 3 semaines, c'est court. Et que souvent, on s'est dit qu'on devrait partir une fois tout l'été, genre 6 semaines. Et puis on continue, et comme une boutade, on se lance "c'est une année qu'on devrait partir!"
A partir ce cette seconde-là, notre boutade devient un rêve. 
Notre rêve. 
En 5 minutes, on avait éliminé le bateau (pouark, on n'a pas vraiment le pied marin!), le billet d'avion Open Tour du Monde, trop compliqué avec les enfants. Et on en arrive gentiment au camping-car. 
L'Australie, le Canada ou les Etats-Unis. Ce sera les Etats-Unis, sans hésiter.
 50 Etats, 50 paysages différents, de l'animation en veux-tu en voilà. L'idéal pour entreprendre une aventure en famille.
20 minutes après, on est sur internet, on surfe pour voir à quoi ça ressemble et combien ça coûte, un camping-car aux USA. Ils sont immenses, magnifiques, avec des extensions qu'on savait même pas que ça existe. On se voit déjà dedans.
Et on s'emballe. Et on y croit.
Le soir même, notre décision est prise. Nous partirons l'été 2012. L'été 2011 est trop proche pour organiser un tel périple. Ou pluttôt pour organiser notre absence.
 Le lendemain, on ne tient plus, on en parle à nos filles. Qui se révèlent, heureusement pour nous, réceptives. 
C'était 17 mois avant le départ. 17 mois où il n'y a pas eu un jour sans que l'on parle de notre rêve. A échanger des regards complices, unis par notre secret. A se réunir autour du PC pour voir à quoi ressemblent les campings, se promener sur Google Earth et se faire envie en regardant les camping-car. 17 mois a espérer que tout tourne rond afin que notre rêve puisse se concrétiser. 
Car une fois la décision prise, en 5 minutes, vient le temps des questions. Principalement liées à l'entreprise, l'argent, la maison, l'école.On va de l'avant, tous les jours, et on approche du but. On en peut plus de se réjouir.
Et puis un jour, on y est. On est dans le train, on laisse notre vie de famille suisse derrière nous pour partir à l'aventure... on ne peut pas dire ce qu'on ressent. Tout comme on ne pourra jamais véritablement partagé ce qu'on a vécu ensemble durant cette année. 
Les émotions sont ancrées en nous pour toujours.
On est heureux de l'avoir fait. Et on l'a bien fait. Comme des champions, comme aime dire Franco. A notre façon:
Deux mois après le départ, on vire les natels. Le blog nous permet de limiter les mails, on se sent libre d'y répondre ou d'écrire quand on en a envie. On traine au lit avec nos gamines dans les bras. Parfois, on met le réveil, histoire de partir en randonnée avant que le soleil ne soit trop fort. Ou pour une autre raison, mais toujours stimulante.
On vit au jour le jour, sans réelle contrainte, sans agenda. Souvent, on se demande quel jour on est. 
On a décroché, pour de vrai. 
Hier, chez le revendeur de camping-car, on a dû réfléchir pour se rappeller notre numéro de téléphone de la maison. On a pleuré aussi. Les premières larmes, c'est Franco qui les a versées. 
On a vécu à bord de notre maison à roulettes des moments extraordinaires. La laisser sur un parking, c'était comme abandonner une année de notre vie.
Ceux qui l'achèteront ont de la chance. Ils héritent d'une maison remplie d'amour, de rires et d'insouciance. 
Certains pensent que le retour sera dur. Ils ont probablement raison. Surtout pour nous, les parents. Mais en aucun cas, on ne se joindra à ceux qui pensent que c'est si dur qu'il ne faut pas le faire. 
ça non.... On sait déjà que le jeu en valait la chandelle.
Et puis, notre aventure familiale continue. Et ça, c'est LA bonne nouvelle.....

Si on a du réseau dans les aéroports, on continue le blog...
 So, see you soon!

Nos graines d'aventures...

Nos filles nous remercient souvent d'avoir entrepris ce voyage.
 Elle se rendent compte de la chance qu'elles ont. 
Pas une personne rencontrée, à qui on a dit qu'on voyageait une année à travers les USA, sans qu'elles n'entendent : That's great! wonderful! waou! marvellous! Unbelievable! Et tant d'autres adjectifs encore, dans d'autres langues aussi.
Nous, parents, sommes partis avec un lourd "background". On est allé sur les traces de tous ces endroits dont on a si souvent entendu parler, enfant déjà.
Nos filles vivent l'inverse. Elles ont découvert les endroits, les choses, les mythes dont elles entendront parler tout au long de leur vie.
 Elles auront les images qui vont avec les mots.











On vous raconte bientôt la fin...

Notre Mac nous a lâché. Pas complètement... Simplement, il n'a plus assez de mémoire et on ne peut plus décharger les photos.
 Et on n'a plus le temps de s'en occuper. Voilà pourquoi vous ne verrez pas des images de Franco tout nu dans son slip de bain dans la rivière. Elles sont dans l'appareil de Marie...
Mais ça veut surtout dire qu'on ne peut pas vous raconter en images la dernière semaine de notre périple. Si vous êtes un peu patients, on reviendra sur le blog dans... je ne sais pas exactement quand, mais pas très longtemps en tous cas.
Ces prochains jours, nous allons les passer à réaménager notre maison...
Un couple bien sympa a vécu chez nous durant notre absence et une partie de notre vie se trouve dans les cartons. Pour l'anecdote, c'est chouette, ils ont eu un bébé dont le premier foyer aura été le nôtre...
On va aller aussi récupérer nos trois gerbilles...
Dîner avec l'équipe de champions de Serrinox...
Reprendre nos affaires administratives...
Se racheter des slips, des chaussettes et des bikinis...
Mais surtout: manger une bonne fondue chinoise en tête-à-quatre dans notre salon!
Pour l'heure, nous sommes à quelques heures d'entrer dans l'avion. Et on ne réalise toujours pas...
Une amie nous a écrit qu'elle aimerait être nos yeux. Merci Koko, j'ai bien aimé. 
D'ailleurs, je plains ceux qui passaient après nous. A chaque fois, on se remplissait tellement les yeux qu'il n'y avait plus rien à voir....


Après Yosemite, Sequoia et Kings Canyon

Sequoia National Park.
On commence quand même à être un peu à la bourre, alors les gros arbres, on y a passé que deux jours.
Et c'est pas parce qu'il nous reste peu de temps qu'on prend pas le temps de faire les choses tranquillement.
Re- baignade dans une rivière, promenade à pieds et à cheval.
Et dire qu'il y a un peu plus d'une centaine d'années, des hommes étaient tout fiers de couper ces géant millénaires.
Triste humanité!
9 jours de travail à deux personnes pour abattre un roi de la forêt.
Des troncs d'une dizaine de mètres de diamètre. Entre 50 et 80 mètres de haut.
Le temps ne les tue pas, les maladies et les insectes non plus.
Seul le vent peut les faire tomber...... ou les hommes.
Il faut trouver un coin peinard et s'asseoir face à un de ces seigneurs de bois et écouter la nature.
T'as presque envie de pleurer en pensant que des ploucs exploitaient ces arbres.
Un homme, John Muir, a levé la voix pour que le gouvernement réagisse à ce massacre.
Merci, il a été entendu et grâce à lui on peut encore voir aujourd'hui ces géants qui ont peut-être de leur hauteur vu au loin Jésus sur sa croix pleurer sur la misère de l'humanité.
Mais ils ne pensaient pas qu'un jour, bien plus tard, les hommes viendraient se promener dans les bois après avoir exterminé les loups.













On fait bien, hein, les cow-boys? C'est pour faire plaisir à Candice...

Yosemite National Park

Yosémitiii comme on dit ici.
On a fait deux cols dans les 3000 mètres pour y arriver et ça valait bien la peine.
Une fois encore, c'est superbe. Que dire de plus?








Baignade dans l'eau gelée... on y est tous passé, on est fier de le dire, on était pas beaucoup de courageux.......... 
Après Zion, on était rôdé, mais ici, c'était quand même encore le pire du pire. Ben vous savez quoi? On se réjouit de récidiver dans la Venoge...


On avait vu le gros nours au Canada, au début du voyage, accompagné d'une guide.
On l'observait de loin.
Ben forcément, on avait vachement envie d'en revoir un... et on n'y croyait plus.
Trois jours à Yosemite, et au moment de quitter le parc....... Yes!

Des vallées de granit creusées par les glaciers, des lacs, des rivières et, comme partout, des animaux.
Beaucoup de touristes aussi, c'est les vacances américaines. Mais c'est tellement grand qu'on s'en fout.

Bodie, la ville où il ne faisait pas bon vivre

Normalement, cette ville devait s'appeler Bodey. Mais le gars qui a peint l'enseigne à l'entrée de la ville était un peu pas tant bon en lettres et il s'est brouté en barbouillant.
Et vu qu'il n'avait pas assez de peinture pour recommencer, ben c'est resté comme ça.
Pis vu qu'il n'y a qu'une route pour arriver à Bodie, il n'y a forcément qu'un panneau.
La route pour arriver, une piste de 16 kilomètres qui tremble tellement qu'on a le pare-brise cassé qui s'est décollé un bon bout. Mais c'est bon, on est arrivés au bout de notre voyage avec.
Dans ses belles année, Bodie était une des plus grandes villes de Californie. Mais avec le filon d'or qui ne nourrit plus les chercheurs, elle a vite été abandonnée.
Ville cruelle pour ceux qui ne savaient pas que d'arriver en automne signifiait la mort.
Si tu n'avait pas le temps de construire une maison et préparer assez de bois pour passer l'hiver...........
Beaucoup de criminalité, maladies. Des chaleurs étouffantes en été et des hivers très froids.
La ville a été abandonnée comme si les gens s'étaient enfuis.
Tout est resté en place. Les verres sur le bar, les cahiers sur les pupitres de l'école, les habits dans les maisons et les outils dans les ateliers.
Bodie était souvent comparée à l'enfer et les habitants ont dû abandonner leurs affaires comme si tout ce qui avait été dans cette ville était maudit.
Quelques personnes y ont encore vécu dans la première moitié du XXème siècle et depuis c'est devenu un endroit protégé, témoin silencieux de la ruée vers l'or.











Le cimetière où les méchants et les peu respectables sont enterrés en dehors.





lundi 30 juillet 2012

Madame Winchester et le marabout

Tout le monde connait la fameuse carabine à répétition Winchester.
Mais moins de gens connaissent la femme du fils du fondateur de la firme... faut être mon beauf¨ du Chili pour le savoir et nous envoyer là-bas...
Donc, Madame Winchester, héritière de l'empire Winchester, persuadée d'être maudite suite au décès de son mari et de son bébé, a été consulter un marabout de père en fils connu pour faire revenir l'être aimé ou la chance ou toutes sortes de conneries.
Donc, le marabout, disons qu'il s'appelle Jah Olala, raconte que se sont les âmes des morts dégommés par les fusils Winchester qui sont responsables de la malédiction, et que pour les calmer, il faut leur construire une maison.
Jah (prononcez djah) avait de la suite dans les idées mais ne pensait pas tellement aux voisins de la veuve.
Car il avait précisé que pour les esprits lui lâchent la grappe, les travaux ne devaient jamais s'arrêter.
Alors elle a obéit à Jah, grand marabout de Grand-père en Petit-fils et tout le monde sait que ces gens-là sont sérieux et qu'il faut toujours croire un marabout. Voilà!!!
Alors elle a entrepris de construire cette maison et les travaux ont duré 38 ans, jour et nuit jusqu'à sa propre mort à 83 ans. Mort que Jah avait prédit avec une précision d'une vingtaine d'années.
C'est elle qui faisait les plans et comme elle s'appelait "Winchester" et pas "Mario Botta", ben des fois il y a des portes qui donnent dans le vide, des fenêtres au milieu d'un plancher ou des escaliers qui montent contre le plafond.
Mais peut-être aussi essayait-elle de semer ou d'embrouiller les esprits des fantômes des revenants, bien qu'elle communiquait avec eux tous les jours.
160 pièces, dont une bonne partie partiellement détruites suite au tremblement de terre de 1906. Et un nombre effroyable de portes (2000), de fenêtres (10'000) et de cheminées (47)!
C'est assez impressionnant, et amusant aussi. Mais comme on n'a pas le droit de faire de photos.............à l'intérieur, on vous montrera l'extérieur.